Viviane Richard, Roxane Dumont, Elsa Lorthe, Andrea Loizeau, Hélène Baysson, María-Eugenia Zaballa, Francesco Pennacchio, Rémy P. Barbe, Klara M. Posfay-Barbe, Idris Guessous & Silvia Stringhini pour le groupe SEROCoV-KIDS.
Impact of the COVID-19 pandemic on children and adolescents: determinants and association with quality of life and mental health—a cross-sectional study. Child and Adolescent Psychiatry and Mental Health 17, 17 (2023). doi: 10.1186/s13034-023-00563-5.

Résumé:

Contexte: Les effets à moyen terme de la pandémie de COVID-19 sur le bien-être des enfants, adolescentes et adolescents restent incertains. Plus de deux ans après le début de la pandémie, nous avons cherché à quantifier la fréquence et les déterminants d'un impact sévère de la pandémie de COVID-19 et à estimer son effet sur le bien-être des plus jeunes. 

Méthodes: Les données proviennent d'une cohorte populationnelle d’enfants, d'adolescentes et d’adolescent recrutés entre décembre 2021 et juin 2022, à Genève, en Suisse (étude SEROCoV-KIDS). Un questionnaire en ligne a été complété par leurs parents. L'échelle d'impact du coronavirus a été utilisée pour évaluer l'impact multidimensionnel de la pandémie sur les jeunes. Un score supérieur à un écart type au-dessus de la moyenne a été considéré comme représentant un impact sévère. Les parents ont également complété des échelles validées permettant de mesurer d'une part la qualité de vie liée à la santé et d'autres part la santé mentale de leurs enfants. Les déterminants d'un impact sévère de la pandémie ont été évalués à l'aide de modèles logistiques, tout comme les associations entre un impact sévère de la pandémie et une mauvaise qualité de vie ou une mauvaise santé mentale. 

Résultats: Sur 2101 personnes participantes âgées de 2 à 17 ans, 12,7 % avaient subi un impact sévère de la pandémie. Avoir un problème de santé chronique, une augmentation du temps d’écran ou une diminution de l’activité physique à cause de la pandémie, ou encore un environnement familial défavorable étaient associés à un impact sévère de la pandémie, alors qu'une infection passée au SARS-CoV-2 ne l'était pas. Les personnes participantes qui avaient subi un impact sévère de la pandémie étaient plus susceptibles de présenter une qualité de vie médiocre (aOR = 3,1 ; 95 % IC 2,3 à 4,4) et une mauvaise santé mentale (aOR = 3,9 ; IC à 95 % 2,5 à 6,2). 

Conclusion: La pandémie de COVID-19 peut avoir eu des effets durables sur le bien-être des enfants, des adolescentes et adolescents, en particulier parmi les jeunes vulnérables sur le plan familial ou de leur santé.

Lien vers l'article en anglais